Pour une cantine responsable envers la santé des enfants et l’environnement à Nantes.

Pour une cantine responsable envers la santé des enfants et l’environnement à Nantes.

Lancée le
26 octobre 2018
Adressée à
Johanna Rolland Maire de Nantes (Maire de Nantes) et 4 autres
Signatures : 5 061Prochain objectif : 7 500
Soutenir maintenant

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Collectif de parents Cantine Responsable Nantes

Nantes, le 26 octobre 2018

Manifeste pour une cantine saine, responsable et respectueuse de la santé des enfants et de l’environnement

Madame Le Maire,

« L’alimentation est devenue un enjeu citoyen » (1) disiez-vous dans la presse en septembre dernier.

Alors que la cantine centrale de Nantes est actuellement en travaux pour faire face au nombre croissant de repas à servir aux écoles (18 000 repas), nous souhaitons remettre au cœur du débat des questions de santé publique et de respect de l’environnement.

 « Le projet alimentaire territorial de la Métropole nantaise, l’éducation et la sensibilisation à une alimentation saine, respectueuse de l’environnement et créatrice d’emplois locaux sont des actions prioritaires » (1) affirmez-vous dans ce même entretien. Or nous constatons que plusieurs méthodes de production et de service au sein de la restauration scolaire prennent insuffisamment en compte ces questions, et il nous semble urgent d’y remédier.

Des groupes de travail viennent d’être mis en place entre équipes municipales, citoyens et spécialistes, auxquels nous prenons part.Nous souhaitons toutefois alerter et mobiliser plus largement sur les points suivants :

 1/ Du plastique pour cuire, réchauffer et servir les repas : une aberration sanitaire

Les repas des enfants accueillis en crèche* et en école maternelle et primaire sont cuits pendant 24 à 48h dans des poches** en plastique avant d’être conditionnés dans du plastique, stockés 3 à 5 jours puis réchauffés et servis là encore dans des récipients en plastique.

Nous connaissons aujourd’hui les risques liés aux perturbateurs endocriniens et substances éventuelles qui migrent de l’emballage plastique vers les aliments, et on ne compte plus le nombre d’études qui incriminent le plastique dans des problèmes de santé publique.

Nous invitons la Ville de Nantes à s’informer sur ces pollutions et à prévenir les risques évoqués. L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), le Réseau Environnement Santé, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) (2) … : tous alertent sur les dangers liés à l’utilisation du plastique en contact avec les aliments.  

Même s’il est encore difficile de prouver la toxicité de certains composés - puisque leurs effets se mesurent à long terme - il incombe aux pouvoirs publics d’appliquer un principe de précaution qui protège les enfants de telles expositions.

Il semble aberrant que de telles méthodes subsistent au sein même d’une cantine municipale. Nous vous demandons donc d’étudier sans attendre des solutions alternatives à l’utilisation du plastique pour la préparation et le service des repas.

2/ Moins de déchets dans les cantines

Les cantines produisent beaucoup de déchets, qu’ils soient plastiques (du fait des barquettes jetables utilisées) ou alimentaires avec les repas non consommés. En remplaçant le plastique par l’inox ou d’autres composants, on peut répondre en partie à ce problème.

En valorisant le compostage ou le recyclage, Nantes irait encore plus loin dans sa politique publique de gestion des déchets, tout en participant à l’éducation environnementale de nos enfants et en limitant les coûts liés aux déchets produits.

3/ Des menus plus respectueux de l’environnement, pour une éducation pertinente au goût

Nous souhaitons enfin aborder avec vous la question des menus et de la qualité des aliments proposés. En privilégiant des aliments issus de productions locales et d’agriculture biologique, la Ville de Nantes poursuivrait une politique cohérente sur la transition écologique et le soutien à de nouveaux modèles agricoles. Or la part de produits bio et locaux semble encore exagérément faible au sein des menus proposés par la cantine centrale (3). Nantes, capitale verte de l’Europe en 2013, pourrait avoir d’autres ambitions.

Nous avons enfin une attention particulière sur la part de protéines animales proposée. L’ANSES recommande, pour un enfant de 25kg, des portions d’environ 22 grammes par jour (4). Greenpeace dresse, en parallèle, le constat d’une trop grande quantité de viande aux menus des cantines scolaires (5), et pointe du doigt des apports en protéines trop importants (cumul viande + laitages). Qu’en est-il dans les menus proposés à nos enfants ?

Peut-on envisager, à Nantes, une cantine qui tienne compte des recommandations sanitaires nationales, et appuie une politique agricole plus respectueuse de l’environnement ? Peut-on imaginer une nouvelle forme d’alimentation en collectivité, plus diversifiée et de meilleure qualité ?

 « Il faut accélérer la mise en œuvre d’actions sur l’ensemble du système alimentaire pour aller vers le changement de modèle. » (1) Nous ne pouvons, encore une fois, que soutenir vos propos. Nous ne pouvons en effet attendre la mise en œuvre de la loi Agriculture et Alimentation à l’horizon 2025 concernant l’utilisation du plastique dans notre alimentation. Il nous faut également aller plus loin en termes de gestion de nos déchets et de qualité d’alimentation.

Des villes ont déjà pris les devants et ouvert la voie vers des cantines sans plastique : Bordeaux, Strasbourg, Montpellier, les Sables d’Olonne (6). D’autres ont également démontré qu’il est possible de proposer essentiellement des produits locaux et bio, ou de limiter les protéines animales (7). Nous nous prenons à croire que Nantes ne restera pas en retard sur ces questions essentielles, et mettra en adéquation ses discours et ses actions. Nous veillerons à suivre les débats qui seront menés sur ces sujets, et à informer les signataires de ce manifeste des solutions qui seront proposées.

Avec nos considérations les meilleures,

Le collectif Cantine Responsable Nantes

Parents d’élèves d’écoles maternelles et élémentaires de la Ville de Nantes


Sources :

 * tel qu'indiqué dans l'Info parents de la Ville de Nantes diffusé en juin 2018 

** tel que déclaré par le Directeur de la Cuisine centrale en juillet 2017 au Collectif "Cantine sans plastique 44", après vérification, il s'agirait de barquettes en plastique et non de poches en plastique

(1) Entretien avec Johanna ROLLAND - Ouest France, 23 septembre 2018

 (2) https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/perturbateurs-endocriniens

 (3) Du 15 octobre au 9 novembre 2018 : 9 produits bio servis sur 19 repas dans les cantines scolaires municipales.

(4) https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT-Sy-Proteines.pdf

(5) https://www.greenpeace.fr/enquete-de-viande-jours-7-ecoliers-10/?fbclid=IwAR0IHKDi0fMuj_q811VI1fazYHy41ocOZTO8V2xHlmrBbhQSIBWN-m-_ym0

(6) Strasbourg (16.000 repas) : remplacement des barquettes plastiques par des contenants en inox ; Bordeaux (23.000 repas) : remplacement des assiettes et verres plastiques par de la vaisselle en verre trempé

(7) Lyon (24.000 repas) : 40% de produits bio, 55% de produits locaux ; Saint Etienne : 80% bio, 70% local Brest : 60% bio ; Grenoble : 50% bio (objectif 100% en 2020), 1 repas végétarien par semaine ; Lille : 2 repas végétariens par semaine

 

Soutenir maintenant
Signatures : 5 061Prochain objectif : 7 500
Soutenir maintenant
Partagez cette pétition en personne ou ajoutez le code QR aux supports que vous imprimez.Télécharger le code QR

Décisionnaires

  • Johanna Rolland Maire de NantesMaire de Nantes
  • Conseillers Municipaux de la Ville de Nantes
  • Les personnes en charge de la santé publique et de l'environnement à la ville de Nantes
  • Les personnes en charge de la restauration scolaire de la Ville de Nantes
  • Les personnes en charge de l'éducation à la Ville de Nantes